Une situation assez fréquente rencontrée par les praticiens et professionnels de la santé mentale est l’annulation de la première consultation thérapeutique par le patient ou son absence au rendez-vous.

En effet, il n’est pas rare que le patient appelle au dernier moment pour prévenir qu’il ne pourra pas être présent, qu’il annule le rendez-vous directement sur la plateforme de réservation (ce qui lui permet d’éviter au maximum le contact avec le thérapeute) ou encore qu’il ne se présente tout simplement pas à la séance sans en avertir le professionnel – par oubli (c’est OK !) ou par volonté (l’éthique est propre à chacun…).

Bien sûr, certains cas s’avèrent être des oublis ou des impératifs et le patient ne manque pas de décaler son rendez-vous à une autre date.

Ce que je souhaite aborder dans cet article, ce ne sont pas ces cas-là, mais bien les cas de fuite et d’évitement de la rencontre thérapeutique, donc plus largement de l’inscription dans le cadre et la démarche thérapeutique.

La thérapie ferait-elle peur ?

 

COMMENT EXPLIQUER CELA ?

D’une part, il peut arriver qu’un patient ne se présente pas à son premier rendez-vous thérapeutique parce qu’il l’a tout simplement oublié.

Effectivement, si l’on étudie ceci d’un point de vue psychanalytique, en plus des rêves, Freud a postulé que l’inconscient s’exprimait à travers les conduites quotidiennes et le langage (oublis, actes manqués, lapsus). Alors, qu’il s’agisse d’un oubli ou d’un acte manqué, votre inconscient essaierait de vous faire passer un message…

Mais quel est ce message ?

 

D’autre part, il y a les patients qui choisissent délibérément de ne pas se rendre au rendez-vous ou de l’annuler.

Pourquoi ? Que cela vient-il dire ?

 

Eh bien, ce processus de fuite ou d’évitement se nomme la résistance au changement. Voilà donc le sujet de cet article.

 

DEFINITION

La résistance au changement est le fait pour un individu de refuser/d’éviter par des stratégies comportementales d’opposition la modification de sa situation actuelle et de mettre en œuvre des moyens pour maintenir son statu quo.

Ces moyens peuvent être mis en œuvre de façon consciente (annulation, absence) ou inconsciente (oubli, acte manqué), et viennent tout simplement témoigner d’une émotion vraisemblablement légitime face au changement : la peur.

Car il est vrai, cette situation actuelle, ce statu quo, c’est cette « zone de confort » dans laquelle on se sent rassuré, bien qu’elle soit problématique. Et, même si l’on a conscience du fait qu’elle ne nous convient plus et que l’on voudrait la modifier, c’est une situation que l’on connaît déjà : en ce sens, elle n’est pas déstabilisante, tandis que le changement lui, l’est. Cela dit, toute nouvelle situation est déstabilisante par définition, puisqu’elle nous amène à modifier nos habitudes et nous pousse vers l’inconnu : notre stabilité s’en trouve inévitablement altérée. Mais, dans le cadre de la psychothérapie, n’est-ce pas également le chemin vers une vie plus épanouie et qui nous correspondrait davantage ?

Ainsi, ce n’est pas la thérapie elle-même qui fait peur à l’individu, mais le changement qu’elle inclut : rencontrer le praticien, c’est amorcer une transformation de soi… Et cela peut être intimidant.

 

En outre, que ce soit un oubli ou un choix de ne pas se présenter à la première consultation, le fait d’avoir pris le rendez-vous est déjà un pas vers le changement. Peut-être n’aviez-vous pas pensé à le faire jusque-là, ou peut-être avez-vous pensé à le faire sans jamais passer à l’action. Dans les deux cas, c’est une preuve que votre processus de modification de comportement a déjà commencé : vous avez déjà fait un pas vers le changement. Alors, ne découragez pas ! La rechute fait partie du processus de guérison, et il faut plusieurs tentatives avant de réussir.

 

QUELLES SOLUTIONS ?

Tout d’abord, soyez à l’écoute de vous-même, de vos émotions. Si cette peur s’exprime, c’est pour vous apprendre des choses sur vous-même : observez-la, essayez de la comprendre dans le but de mieux l’accepter et de modifier la perception que vous en avez. Cela vous aidera à mieux calibrer vos intentions et à relativiser.

Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à contacter votre thérapeute afin de lui faire part de vos doutes, de vos questionnements et des sentiments que vous évoquent la démarche de le rencontrer. Cela vous permettra à la fois d’être rassuré par rapport à vos peurs et vos attentes mais également d’avoir un premier contact avec lui qui facilitera votre rencontre.

De plus, persévérez. Si vous avez reculé devant votre premier rendez-vous, il est toujours temps d’en prendre un nouveau. Prenez votre courage à deux mains ! Vous n’êtes pas tout seul. Votre thérapeute sera à l’écoute de votre situation, vous soutiendra dans votre démarche et tout au long de votre processus de développement personnel et renforcera votre motivation pour que vous atteignez votre objectif : c’est son métier !

 

Enfin, par souci de morale et par respect tant pour le professionnel que pour la profession, pensez à prévenir le praticien de votre absence afin qu’il puisse réserver le créneau horaire à un autre patient qui nécessite son accompagnement !

 

En espérant que cet article vous ait plu.

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Anne-Laure

 

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