LA THEORIE DE L’ATTACHEMENT, QU’EST-CE QUE C’EST ?

John Bowlby, psychiatre et psychanalyste britannique, a travaillé sur l’attachement en psychologie ainsi que sur la relation mère-enfant. Selon lui, tout être humain se construit dans la petite enfance à travers ses relations avec ses « donneurs de soins » (caregivers), et plus précisément avec sa « figure d’attachement ».

En effet, le nourrisson entretient des relations avec ses donneurs de soins, c’est-à-dire les personnes qui répondent le plus souvent à ses besoins de façon adaptée et régulière. Parmi ces relations, il discrimine sa figure préférée, qui est considérée comme sa figure d’attachement principale, c’est-à-dire celle qui est la plus présente pour répondre correctement à ses demandes (manifestées par des pleurs) et l’apaiser. Celle-ci est généralement la mère, mais il se peut que ce soit une autre personne : le père, une grand-mère, tout autre substitut parental… N’oublions pas que tous les cas sont différents !

Ainsi se crée une relation d’attachement qui constitue une « base de sécurité » sur laquelle le bébé pourra se reposer et se rassurer lors de son exploration du monde s’il se sent en danger. Cette relation contribue à rendre l’enfant autonome.

Seulement, il existe différents types d’attachement, qui dépendent de la qualité des soins reçus par le nourrisson. Le type d’attachement impacterait le développement du bébé, sa structure psychique, et déterminerait sa personnalité, son « état d’esprit » lors de sa vie adulte.

Ces types d’attachement ont été mis en évidence par Mary Ainsworth, psychologue du développement qui a enrichi les postulats de Bowlby. D’après son expérience (la situation étrange), Ainsworth identifie 3 types d’attachement :

  • L’attachement sécure : les réponses apportées par la figure d’attachement son adaptées et cohérentes par rapport à la demande de l’enfant. Il se caractérise par une relation équilibrée, fluide, et sécurisante pour le nourrisson. Adulte, une personne ayant bénéficié d’un attachement sécure aura plus de chances d’être autonome, émotionnellement stable, avec une bonne capacité d’adaptation.
  • L’attachement insécure évitant : la figure d’attachement manifeste parfois de la colère, de l’ignorance, du rejet ou encore de la moquerie face aux demandes du bébé. Les réponses sont inadaptées et poussent l’enfant à inhiber ses états affectifs afin de ne pas en subir les conséquences négatives. A l’âge adulte, la personne ayant bénéficié d’un attachement insécure évitant aura tendance à fuir les relations affectives et à se détacher des autres.
  • L’attachement insécure ambivalent, anxieux : la figure d’attachement répond aux besoins de l’enfant de façon inadaptée, instable, inconstante. Elle peut être surprotectrice ou au contraire laisser trop d’indépendance au nourrisson. Ce dernier alternera ainsi entre demande d’attention (séduction) et rejet de l’autre (agressivité). L’adulte héritera de cette ambivalence et manifestera une grande dépendance affective ainsi qu’une faible d’estime de soi.

La psychologue Mary Main a identifié un quatrième type d’attachement :

  • L’attachement désorienté-désorganisé : la figure d’attachement démontre une attitude contradictoire à l’enfant, mêlant signaux de réconfort et distance affective, induisant un état de confusion chez l’enfant. Elle peut être stressée, négligente ou maltraitante et est en ce sens une source de peur pour le nourrisson qui, à l’âge adulte, sera potentiellement inadapté socialement, en retrait, nerveux, et pourra développer des troubles de l’attention ou encore une/des pathologie(s).

 

UTILITE EN PSYCHOTHERAPIE

En psychothérapie, la théorie de l’attachement permet de nous éclairer sur la structure émotionnelle du patient et de mieux cibler ses « lacunes » relationnelles. Elle favorise une meilleure compréhension du fonctionnement psychique et des schémas comportementaux de l’individu en nous indiquant les manquements sur lesquels travailler et les blessures infantiles à réparer.

Cela étant dit, chaque relation est différente et il faut prendre en compte les facteurs externes à la relation parent/enfant qui peuvent influencer le développement du nourrisson : facteurs psychologiques/biologiques internes, traumatismes…

Analyser votre type d’attachement en psychothérapie peut aussi vous aider en tant que parent à identifier vos schémas relationnels et comportementaux acquis et à vous en détacher afin de ne pas les reproduire avec votre enfant.

 

COMMENT FAVORISER UN ATTACHEMENT SECURE POUR VOTRE ENFANT ?

Attention : ne pas savoir répondre correctement à un besoin d’attachement ne signifie pas que vous n’aimez pas suffisamment votre enfant ou que vous êtes un mauvais parent : la parentalité, comme toute chose, s’apprend ! Elle n’est pas innée et nécessite souvent un travail sur soi… En tous les cas, soyez assuré d’une chose : la perfection n’existe pas. Les erreurs sont naturelles, elles permettent l’apprentissage et donc l’amélioration. Ne vous mettez pas la pression.

Montrez-vous disponible pour votre enfant, à l’écoute, tendre, tolérant, bienveillant… Accordez-lui de la place, afin qu’il développe son estime de soi…

Etre présent de façon régulière et cohérente pour lui, être attentif à son état affectif, lui montrer que vous êtes à l’écoute pour le réconforter, et ne pas démontrer d’indifférence par rapport à ses demandes sont des points importants qui vous permettront de construire une relation d’attachement saine et sécurisante avec votre enfant.

 

En espérant que cet article vous ait été utile.

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Anne-Laure OSTEN

 

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