ETRE AVEC SOI, ETRE AVEC L’AUTRE… COMMENT TROUVER LE JUSTE MILIEU ?
Être avec soi ne signifie pas se couper de tout lien social ; être avec l’autre ne signifie pas se couper de soi.
LA SOLITUDE, UNE NECESSITE POUR ETRE INDEPENDANT, SE RESSOURCER ET ETRE BIEN AVEC SOI-MEME
Alexandra David-Néel disait : « Dès que la moindre parcelle de sagesse est entrée dans l’esprit d’un homme il aspire à la solitude ».
Le fait de se retrouver parfois seul avec soi est nécessaire au bien-être. S’accorder un temps de pause, de recul, pour reprendre sa juste place, se reconnecter à ses racines, ses envies, son essence.
Cela dit, on n’est jamais réellement seul : car si l’on est seul, on est seul AVEC soi. Et, « être avec soi », c’est donc être en compagnie de soi. J’interprète alors la solitude exposée ici comme une façon de prendre du temps pour soi, en étant avec soi, en accord avec soi, fidèle à soi.
Pour autant, la relation à l’autre est tout aussi importante et même vitale pour les êtres vivants, notamment pour nous les humains qui sommes des êtres sociaux.
LES RELATIONS SOCIALES, UN INDISPENSABLE POUR VIVRE
En effet, comme l’explique Boris Cyrulnik, « L’homme seul ne peut devenir homme. Je ne peux devenir moi-même que si j’ai un autre pour me développer, éveiller mes émotions, mes affects ».
L’expérience de Frédéric II de Hohenstaufen au XIIIe siècle en témoigne : ce dernier voulait identifier la langue/le moyen de communication originel, celui que tout être utiliserait de façon innée, sans apprentissage. Pour ce faire, les enfants ont été mis ensemble et coupés de tout contact avec d’autres êtres, mis à part les nourrices qui les allaitaient et réalisaient leur toilette sans jamais leur parler ou leur démontrer de marque d’affection. Il s’est avéré que les enfants n’ont jamais utilsé aucun langage et sont tous décédés durant l’expérience du fait de l’absence d’interaction sociale/de communication/de démonstrations d’affects.
Cette triste expérience soulève à la fois l’importance des interactions sociales et l’importance de la démonstration de l’attachement pour le bon développement d’un enfant. N’ignorons pas le fait que nous sommes tous de grands enfants et que les démonstrations d’affection et les relations sociales nous sont importantes aussi à l’âge adulte…
Cela dit, attention : il ne faut pas confondre relation à l’autre et dépendance à l’autre :
- Relation à l’autre : relation dans laquelle l’autre permet d’accompagner le développement du Soi, en tant que soutien et appui, ce qui revient à venir en aide.
- Dépendance à l’autre : relation dans laquelle l’autre n’est plus un soutien/un appui mais une sorte de substitut de Soi, ce qui revient à faire à la place de, entraîne la fusion et empêche l’individuation au sens Jungien, c’est-à-dire le processus de différenciation entre soi et l’autre, et donc empêche le développement du Soi. Au contraire, la dépendance à l’autre implique la suppression d’une part de soi…
Et c’est pour cette raison que la relation à soi est primordiale pour l’harmonie de l’être.
MAIS ALORS, POUR ETRE EPANOUI, FAUT-IL ETRE AVEC SOI, AVEC L’AUTRE ?
Eh bien, je vous dirais simplement que le plus important est de trouver, comme dans toute situation, un juste milieu, un juste équilibre.
Et, plus encore, je vous dirais qu’il faut surtout être capable d’être avec soi, même lorsque l’on est avec l’autre ! Ne changez pas qui vous êtes pour ou en fonction des autres… Soyez vous-mêmes et affirmez votre personnalité.
Sachez être seul avec vous-même pour être présent à vous même ; prendre du temps pour vous, vous ressourcer, vous reposer, vous respecter… mais aussi pour vous connaître, vous écouter et vous aimer. Et sachez partager votre merveilleuse individualité avec d’autres merveilleuses individualités !
La relation à l’autre la plus vraie qui soit est une relation dans laquelle chacun des individus a la place pour être lui-même, pour incarner son individualité, exprimer son essence propre, et a la possibilité d’être fidèle à cette individualité, et tout en considérant et en respectant celle de l’autre.
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En espérant que cet article vous ait été utile,
Anne-Laure OSTEN
Psychopraticienne, Master psychanalyse, Art-thérapeute, Hypnothérapeute